Petite, je partais chaque été en Oisans, à Auris, pour randonner avec mes parents. Alors, prise d’un brin de nostalgie, pour mon premier week-end déconfiné, c’est dans ce joli coin des Alpes (à cheval sur les départements de l’Isère, des Hautes-Alpes et de la Savoie) que j’ai choisi de m’évader pour quelques jours entre amies.
A ma grande surprise, même à la mi-mai, l’hiver jouait les prolongations avec une neige encore omni-présente. Mais même sans prairies verdoyantes et températures estivales, cette destination vaut le détour !
Dans cet article vous retrouverez une sélection de 6 expériences et randonnées pour découvrir l’Oisans au printemps.
QUE FAIRE EN OISANS, AU PRINTEMPS ?
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1. Admirer le panorama sur le massif de la Meije, depuis l’oratoire du Chazelet
Nous avons débuté le séjour à La Grave, classé parmi les plus beaux villages de France. A 1500m d’altitude, surplombé par le massif de la Meije (le pic de la Meije culmine à 3983m), le village se situe à deux pas du parc national des Ecrins.
Et ce joli village typique est le point de départ d’une petite randonnée qui offre un panorama sublime sur le massif et ses glaciers. Elle mène à un petit oratoire, mais aussi à une table d’orientation située au Col des Portes et au perchoir… une petite passerelle suspendue au dessus du vide pour se faire peur tout en savourant la vue 🙂
EN PRATIQUE :
> Randonnée de l’oratoire du Chazelet : 8km . 3h50 . dénivelé + : 513m (>> ici la fiche visorando)
L’oratoire est aussi accessible en voiture, mais bien moins intéressant pour profiter de la vue et du charme des petits villages traversés.
> Le téléphérique de la Grave (fermé lors de notre venue pour cause Covid) permet de tutoyer les sommets et rejoindre le pied du glacier de la Meije et du Râteau, les 2 sommets emblématiques.
2. Randonner jusqu’au lac du Lauvitel, où les montagnes se reflètent dans une eau vert émeraude
Le lac du Lauvitel est le plus grand lac d’altitude d’Oisans (et sûrement l’un des plus beaux). Encadré par des montagnes qui se reflètent dans ses eaux et alimenté par de nombreuses cascades, il est aussi dans un cadre naturel hyper préservé, puisqu’en plein coeur du parc naturel des Ecrins. Une réserve naturelle intégrale (complètement interdite d’accès et réservée à la recherche scientifique) est d’ailleurs accolée à une partie du lac.
Avec un peu de discrétion et de curiosité, sur le sentier, il est très facile d’observer des marmottes et des chamois et de découvrir des orchidées, gentianes… et autres fleurs en tout genre.
La montée d’1h30 est accessible à tous, petits comme grands, sur un sentier très bien aménagé et ombragé qui serpente dans des rochers, depuis le hameau de la Danchère.
La météo était capricieuse lors de notre visite, mais elle nous a permis de profiter du cadre sans foule. Nous avons pu vivre le moment magique de découvrir ses eaux émeraudes, puis en l’espace de quelques minutes, les voir disparaitre dans une épaisse brume (avant de redescendre sous la neige et la pluie – c’était l’étape moins sympa 🙂 ). Une ambiance vraiment particulière et magique.
EN PRATIQUE
> Randonnée du lac du Lauvitel : 6km . 3h . dénivelé + : 563m ( >> ici la fiche visorando)
> Un sentier très fréquenté : privilégiez les ailes de saison ou les débuts et fins de journée pour éviter la foule.
> astuce : beaucoup de monde débute la balade par la droite. Pour être plus tranquille en montée, vous pouvez la débuter par la gauche, lorsque vous arrivez au petit pont.
3. Observer les marmottes en rejoignant le Signal de l’homme par le col de Cluy
L’Oisans est un vaste terrain de jeu pour les marmottes. Mais certains lieux facilitent leur observation. Le col de Cluy, au dessus de la station d’Auris en fait partie. La balade du Tour du Signal de l’homme permet de profiter d’un panorama à 360° sur la Meije, les Écrins et le massif des Grandes Rousses , et de les observer.
De notre côté, nous nous sommes limitées à l’observation des marmottes, car c’est sous une averse de neige que nous avons effectué la rando, autant dire que le point de vue était un peu limité ! Et avec un sens de l’orientation limité et le temps brumeux, c’est une boucle rallongée de 5km que nous avons effectuée. Joli souvenir 🙂
Pas de photo des petits mammifères, je n’avais pas de matériel adapté pour immortaliser ces jolies rencontres.
EN PRATIQUE
> Randonnée du Tour du Signal de L’homme : 9,5km . 3h30 . dénivelé + : 310 m (>> ici le tracé du parcours)
4. Rouler sur les routes de montagne, et s’offrir quelques frissons
Les cols de l’Oisans sont bien connus des cyclistes : Galibier, Lautaret… reviennent souvent dans les tracés du Tour de France. Mais d’autres routes, plus anciennes et bien plus sinueuses méritent aussi le détour. Ces routes historiques menant aux stations ou hameaux isolées sont vertigineuses mais elles offrent de sublimes point de vue sur les sommets et la vallée. Il est difficile de s’y croiser, et les parapets sont souvent inexistants… alors si vous êtes sujet au vertige, je vous déconseille toutefois l’expérience !!
C’est celle de la Bérarde que nous avons choisie, un jour d’orage… sensation garantie, et nous étions heureuses de n’avoir croisé personne ! Un petit air de bout du monde à l’arrivée, dans un hameau quasi désert. Seul le bruit des eaux bleu glacier du Vénéon qui traverse le village venait troubler le silence du lieu. Il faut dire que ce joli village typique n’est pas habité à l’année, car la route est souvent fermée en hiver, dès les premières chutes de neige. (Et on comprend aisément pourquoi quand on découvre les restes d’avalanches en bordure de route)
EN PRATIQUE
> La route de la Roche : C’est la route panoramique la plus connue, premier accès hors sentier à la station d’Auris. (>> détails de l’itinéraire par ici)
> La route de la Bérarde : Une route de légende pour les alpinistes. Sur la route, profitez d’une pause au hameau des Etages pour admirer le plus haut sommet du massif, la barre des écrins. (>> détails de l’itinéraire)
5. Admirer les cascades, aux eaux abondantes au printemps
Le printemps est la saison idéale pour admirer les cascades ; avec la fonte des neiges, l’eau est plus abondante. Et en Oisans, on peut dire qu’il y a le choix en terme de cascades. On ne peut pas se balader sans en apercevoir au moins une ! Et ce qui les rend d’autant plus impressionnantes, c’est la hauteur de certaines. Les eaux dévalent sur les roches sur des centaines de mètres. (Notre grande cascade du Mont-Dore ferait presque pâle figure face à ces géantes).
Je ne les citerai pas toutes, (d’autant plus que la plus connue porte un nom peu glamour 😉 : cascade de la Pisse) mais j’ai eu un petit coup de coeur pour la cascade du Saut de la Pucelle, à 2 pas du village de la Grave. C’est peut-être car c’était la première que nous ayons vue durant notre escapade, mais j’ai été vraiment impressionnée par son débit ! Petit plus, pour les amis grimpeurs, une voie d’escalade permet de s’en approcher au plus près. (sur les photos, vous pouvez apercevoir 2 grimpeurs, et du coup, mieux appréhender les 111mètres de hauteur de cette magnifique cascade).
Et un deuxième coup de coeur pour la cascade de la Muzelle, que nous avons observé de loin, depuis le village de Vénosc. Un petit joyau dans un écrin de verdure.
EN PRATIQUE
> cascade du saut de la pucelle : visible depuis la RN 1430 entre les villages de la Grave et les Fréaux.
possibilité de se garer en bord de route à proximité du chemin d’approche (5minutes à pied).
Pour les grimpeurs >> quelques infos sur la voie par ici.
> cascade de la muzelle : je ne l’ai pas testée, mais une petite balade (1h aller/retour) permet d’accéder à la cascade. (>> détails de l’itinéraire ici)
6. Flâner dans les villages montagnards : La Grave, Besse, Vénosc…
En Oisans, les villages de montagnes ne riment pas avec chalets de bois, mais avec jolies maisons de pierre. Ils sont nombreux, à flan de montagne, à s’offrir une vue panoramique sur les massifs.
La Grave est le premier village que nous avons découvert. Classé parmi les « Plus beaux villages de France », ses différents hameaux sont plein de charme et font face à la Meije.
A Venosc, c’est à la fois le charme de la pierre et la découverte des artisans que l’on apprécie. Les fermetures liées au covid ne nous ont pas permis d’en profiter pleinement, mais j’imagine bien l’effervescence de cet endroit en été…
A Besse, c’est l’authenticité que l’on vient chercher. Le village semble hors du temps. Poulaillers en pleine rue, vieux outils, pierre omniprésente… tout donne à cet endroit un véritable charme. Il est d’ailleurs classé parmi les « sites et cités remarquables de France ». C’était un régal de flâner dans ses ruelles pavées pour découvrir ces maisons typiques, même par temps pluvieux.
Et que dire de la vue… Besse fait face au plateau d’Emparis, un site naturel classé, et un des plus grands alpages d’Europe. C’est d’ailleurs mon regret de ce séjour… La neige, instable en cette saison ne permettait pas de rejoindre le plateau et ses nombreux lacs. Il me faudra donc revenir pour le découvrir.
EN PRATIQUE
> Pour découvrir autrement des villages de montagne, en s’amusant, Auris propose un parcours d’orientation. Nous en avons testé quelques points, de nuit, à proximité de notre hébergement ! Souvenir mémorable 🙂
Parcours d’orientation patrimoine >> « A la Découverte des hameaux d’Auris » à télécharger ici
OÙ LOGER, EN OISANS ?
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L’Auberge de la Forêt
A quelques minutes de la station d’Auris, dans le hameau les Cours, l’Auberge de la Forêt est un petit hôtel familial qui allie le charme d’un hébergement de montagne et un accueil des plus chaleureux.
Feu de cheminée dans la salle de restaurant, chambres à la décoration montagnarde, balcon avec vue montagne sur le pied Moutet et restauration traditionnelle de qualité… voilà pour le cadre général.
Mais ajoutez à cela l’accueil plus que sympathique de Virginie et Mathieu, gérants des lieux, leurs précieux conseils rando et des moments d’échanges variés et vous aurez la recette idéale pour un séjour réussi !
Une belle rencontre, pour ce lieu qui était pour moi déjà source de souvenirs, car petite, je venais y manger de délicieux soufflets. Changement de propriétaires, changement de décors, mais j’ajoute de nouveaux souvenirs, tous aussi délicieux, liés à ce lieu 🙂
EN PRATIQUE
> Auberge de la Forêt . Hôtel et restaurant . Hameau Les Cours . 38142 Auris en Oisans
auberge-auris.fr
Malgré un temps assez capricieux, nous avons savouré ce séjour en Oisans ! Si les hauts plateaux ne sont pas encore accessibles au printemps, cette saison offre d’autres avantages, comme celui de profiter de randonnées en solo, sans la foule estivale.
Attention toutefois à bien sécuriser vos sorties en vous renseignant sur les secteurs enneigés… et savourez !