Nous avons été nombreux, l’an dernier, à nous essayer au ski de rando, du fait de la fermeture des remontées mécaniques. Une pratique en totale autonomie, qui permet à la fois de monter et de descendre, dans tous types de terrain.
Convaincue par le principe, et aussi par la possibilité de sortir des sentiers battus, j’ai décidé cette année de renouveler l’expérience, mais accompagnée d’un guide pour apprendre les bonnes pratiques et partir en sécurité, grâce à un break UCPA « Premières rando », à Chamonix, plus précisément à Argentière. C’est parti pour un résumé de ces 3 jours de découverte du ski de randonnée.
Dimanche . 13h
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Début de stage
Matériel récupéré au shop de l’UCPA, je suis prête à rejoindre mon guide, Philippe, et le groupe pour une première après-midi de descente. Nous sommes 9, puis finalement 8, à participer au stage après cette première évaluation de niveau. Car évidemment, pour faire du ski de rando, il faut déjà savoir skier pour être en mesure de descendre dans tous types de neige. Cette remise en jambe, sur piste, permet aussi de se familiariser avec des fixations et des planches un peu différentes de celles du ski de descente (et accessoirement aux sensations de glisse pour cette première de la saison pour ma part).
EN PRATIQUE :
Complètement séduite par les skis qui m’avaient été prêtés : les Rossignol Seek 7 Tour. Souples et polyvalents, aussi bien sur piste que dans la poudre.
Dimanche . 17h
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Les bases de la sécurité hors piste : le trio pelle / DVA / sonde
Qui dit ski de rando dit aussi hors piste, et donc potentiel risque d’avalanche. Si le proverbe « Mieux vaut prévenir que guérir » est terriblement vrai en montagne… et qu’une bonne analyse météo, terrain et nivologie vaut bien mieux qu’une recherche post avalanche ; Un équipement et une formation à la recherche est indispensable. Toute sortie hors piste doit donc rimer avec le trio sécurité DVA, pelle et sonde.
– Le DVA (Détecteur de Victime en Avalanche) : émetteur, récepteur que l’on porte sur soi (pas dans le sac à dos) qui permet de détecter et rechercher les victimes d’avalanche
– La sonde : une sorte de perche de 2m50, pour localiser précisément les victimes d’avalanche, une fois repérées avec le DVA
– La pelle : inutile d’expliquer à quoi elle sert, j’imagine que vous avez deviné 😉
Il n’est pas si simple, au départ, de comprendre les indications d’un DVA. Après quelques explications théoriques sur les ondes émises, c’est sur le terrain que nous testons, avec un DVA enseveli sous la neige. Pas sûre que notre victime fictive aurait été sauvée sur les premières expérimentations… mais une super méthode pour se familiariser avec l’outil. Car chaque minute est précieuse dans ce cas, donc une bonne maîtrise de l’appareil est indispensable (même si j’espère ne jamais avoir à vivre le stress d’une situation de ce type).
EN PRATIQUE
> Toujours vérifier que la charge du DVA est supérieure à 70%.
> Et toujours utiliser des piles (et non des batteries rechargeables, dont le cycle de vie est différent et moins adapté).
Lundi . 8h30
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S’adapter au terrain et aux conditions
Après une bonne nuit de sommeil dans nos petites chambres partagées (je vous en dis plus sur le centre et l’UCPA en fin d’article), c’est plein d’énergie que nous partons en train pour une nouvelle journée d’apprentissage. A bord du Mont-Blanc Express, direction Vallorcine.
Une petite matinée alternant descentes sur piste et hors piste pour appliquer les conseils de Philippe en fonction du type de neige. Epaules droites, buste face à la pente, petits sauts pour impulser les virages, retour du chasse-neige (en moins prononcé, mais le virage stem lui ressemble sacrément) … On réapprend à skier pour s’adapter à la neige croutée ou à la poudre et on oublie certaines habitudes pourtant bien ancrées… Exit les dragonnes par exemple, en hors piste elles ne servent à rien (mais du coup, j’ai perdu mon bâton dès la première descente, il m’a fallu un petit moment pour prendre le pli).
Lundi . 13h30
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Maîtriser son matériel de ski de rando (peaux, fixations,couteaux)
Après une pause déj au chaud (merci la salle hors sac de Charamillon), vient le moment de monter, et donc de découvrir le fonctionnement des peaux de phoques. Aucun animal n’ayant été maltraité durant notre séjour… il s’agit bien évidemment de peaux synthétiques, que l’on vient coller sur le patin du ski. Ces peaux permettent de faire glisser le ski à la montée, sans repartir en arrière dans la pente.
Une fois les peaux collées sous les skis, c’est le moment de passer les fixations et chaussures en mode « montée » ! Les chaussures deviennent alors plus souples, et sont fixées au ski uniquement à l’avant, ce qui est assez perturbant au premier abord quand on a l’habitude du ski de descente… Mais le mouvement est finalement proche de celui de la marche, donc vite assimilé.
Après quelques allers/retours dans une pente peu forte, on ajoute un nouvel accessoire : les couteaux. Indispensables en cas de pente gelée, ils sont aux skis ce que les crampons sont aux chaussures. De petites pointes métalliques qui s’enfilent dans les fixations, et viennent se planter dans la glace .
J’ai vite compris leur intérêt dès la première montée !!
EN PRATIQUE / LES CONSEILS DE PHILIPPE
Pour que les peaux ne se décollent pas des skis durant la montée :
> Bien veiller à ce que l’extrémité arrière des peaux ne soit jamais pliée ou roulée lorsqu’elles sont stockées.
> Bien sécher le ski avec un papier avant de coller les peaux
> Frotter l’extrémité arrière de la peau, pour la chauffer et permettre une meilleure adhésion de la peau sur le ski.
Lundi . 15h
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Apprendre la technique : conversions amont et aval
La montée en pente douce étant ok, avant de s’engager dans du plus raide, il y a une chose à maîtriser : la conversion. Elle permet de changer de sens, sans réaliser de virage. Et ca n’est pas si simple avec un ski moitié attaché ! Philippe nous décompose le mouvement : levé du ski amont, pivot, planté du baton, poids sur l’avant… et c’est parti pour le lever de jambe aval qui fera toute la différence (et la chute s’il est mal réalisé, j’ai testé pour vous 🙂 ).
On en fait de la conversion… près d’une heure, à gauche, à droite, pour maîtriser complètement le principe. Et finalement, à force d’entrainement, et de montée, on arrive sur une jolie arrête. C’est presque impressionnant (pour qui craint le vide) d’enlever les peaux pour préparer sa descente sur cet espace plutôt restreint.
Mais c’est surtout la descente qui me fait flipper à cet instant, tant la neige est glacée sur cette fin de parcours (ce qui m’a d’ailleurs valu une belle glissade malgré les couteaux).
Mais passée l’appréhension du premier virage, la descente est au final un pur bonheur. La neige est bonne, poudreuse… je commencerai presque à prendre goût au hors piste. Il n’y a pas à dire, avoir un guide qui connait le secteur comme sa poche, c’est quand même mettre toutes les chances de son côté pour un apprentissage facilité !
Une journée riche en apprentissage que l’on mettra en application le lendemain, avec une montée 3 fois plus longue, prévue initialement à la Flégère.
EN PRATIQUE / LES CONSEILS DE PHILIPPE
Pour dépeauter facilement, en 4 étapes :
1. décoller le bas de la peau et le rabattre au dessus de la spatule du ski, sur environ 20 cm
2. déposer la grille sur la partie encollée de la peau (à partir de 15/20 cm de la spatule)
3. rabattre la peau sur la grille (si vous avez bien suivi, vous avez déjà la moitié de la peau collée sur la grille)
4. décoller progressivement le reste de la peau et la coller sur la grille
Pas certaine que cela soit très compréhensible, mais si besoin, dites moi en commentaires et je ferai un petit croquis 🙂
Mardi . 08h45
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Mise en pratique : faire sa trace
Mardi matin, changement de programme… il pleut. Le secteur de la Flégère s’annonce cata, on repart donc côté Tour / Vallorcine, pour quelques exercices de recherche avalanche, en attendant que l’averse passe. Après une heure d’attente, le temps semble un peu plus clément. C’est donc parti pour notre première rando. On rejoint les Jeurs, un secteur à la limite de la Suisse pour une rando en lisière de fôret.
D’abord on suit la trace, joliment faite par Philippe, puis on tente de créer la notre. Et c’est bien plus physique… mes cuisses sentent bien la différence 🙂 mais c’est tellement de bonheur de naviguer hors des sentiers battus, dans un terrain complètement vierge, en silence…
On teste aussi les peaux qui se décollent, la fin de montée à pied pour certaines ou les chutes en conversions… Les aléas de la technique… mais tout le monde fini montée et descente entier et de bonne humeur c’est donc une rando validée.
15h, on s’accorde une pause déj, avant de repartir en terrain damé, sur les pistes pour quelques descentes. (sans oublier de ne pas rentrer trop tard, c’est soirée crêpe à Argentière, impossible de râter ça)
Mardi . 18h
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L’heure du bilan
Même si le stage n’est pas encore fini, et qu’un jour de « ski libre » nous attend encore le mercredi, il est temps de dire aurevoir à notre guide du séjour, Philippe. Et c’est autour d’un verre qu’il nous donne ses derniers conseils, nous conforte sur notre niveau et nous oriente sur les points à travailler pour améliorer nos performances. Un bilan hyper instructif, concret, qui, pour ma part, m’aide à me positionner pour un prochain séjour UCPA.
Vous l’aurez compris, j’ai été vraiment ravie de ce séjour. La formule 4 jours peut paraître courte, mais elle aussi sécurisante car elle permet de se donner à fond physiquement, et se conforter sur l’affinité avec une discipline que l’on connait peu.
Comme souvent à l’UCPA, l’idée est de devenir autonome dans sa pratique. Et cet objectif est complètement rempli, avec de bonnes bases. Il ne me reste plus qu’à pratiquer pour m’améliorer encore (les conversions, ma passion).Bien différent du ski de descente dans la pratique, ce qui me fait le plus apprécier le ski de rando, c’est le calme, la sérénité que l’on peut avoir en s’éloignant des pistes. Un petit côté contemplatif, comme en rando l’été, que j’apprécie de plus en plus. Et avec Chamonix comme terrain de jeu… je ne peux que valider, encore une fois.
LES SEJOURS UCPA, EN PRATIQUE
L’UCPA propose des séjours sportifs de toutes disciplines (je pars aussi régulièrement l’été sur des stages d’escalade). Le principe est de rendre le sport accessible à tous. Et il est vrai qu’en rapport qualité/prix, il est difficile de faire mieux. Chaque séjour comprend tout, de l’équipement à l’encadrement, en passant par les repas et l’hébergement (en chambre partagée ou dortoir en fonction des centres. C’est pas l’hôtel non plus, on vit en communauté 😉 ).
> Pour en savoir plus sur le séjour que j’ai effectué, c’est par ici : break 4 jours Cham’ premières rando
Et si le concept vous plait, que vous êtes prêt à franchir le cap, n’hésitez pas à me contacter pour bénéficier d’une réduction de 10% sur votre premier séjour. Et n’hésitez pas aussi à me partager en commentaire le séjour choisi, je suis curieuse 🙂 .
Je remercie mes compagnons de stage pour les photos, qui complètent les miennes et permettent de voir ma petite tête ravie 😁.