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J’ai testé la cascade de glace à Champagny-en-Vanoise

Amoureuse de la montagne en hiver, cette année j’ai décidé de faire des infidélités au ski de descente, pour m’essayer à de nouvelles activités. Après le ski de rando en décembre, c’est l’escalade de glace que j’ai testée, en ce mois de février. Quelques jours après, je suis remise de mes émotions, il est donc temps de vous faire un retour sur ce week-end d’initiation à la cascade de glace, réalisé avec Petzl et l’agence Captain Wild.

Samedi – 9h : Découverte de notre terrain de jeu et des bases de la grimpe en cascade de glace

En me retrouvant face à la tour de glace de Champagny-en-Vanoise et ses 22 mètres de haut, j’ai eu un petit instant d’hésitation : quelle idée j’ai eu, encore, de vouloir découvrir cette activité… Car cette structure artificielle aussi haute qu’un immeuble de 10 étages, toute glacée, fait son petit effet !
Damien, notre guide du week-end, nous attend au pied de la tour, prêt à nous équiper.

L’équipement en cascade de glace

Pour grimper en mode hivernal, la base sécurité reste identique à l’escalade : baudrier, corde et casque. Mais de nouveaux accessoires s’ajoutent, pour tenir sur les murs de glace : piolets, crampons, broches, cordelette et crochet à lunule.
Côté crampons, il y a 2 teams : mono pointe ou bi pointes. Ce sont ces pointes à l’avant qui viennent se planter dans la glace. J’ai de mon côté testé les bi pointes, apparemment privilégiés chez les débutants.
Les fixations peuvent aussi varier en fonction du type de crampons et des chaussures utilisées (chaussures d’alpi ou spécifiques à la cascade)
Pour les piolets, le choix aussi est vaste : je teste d’abord le Nomic, la Rolls-royce du piolet selon notre guide Damien. Mais il est trop lourd pour moi et je lui préfère le quark, un modèle plus léger mais plus polyvalent.

LA TENUE EN PRATIQUE :
> J’appréhendais beaucoup le froid, j’ai donc multiplié les couches. Sous pull technique, polaire, doudoune, veste de ski… Mais finalement, en grimpant on a vite chaud donc peu de souci. C’est plutôt à l’assurage qu’on se refroidit et qu’il faut bien penser à se couvrir.
> Côté mains, j’ai opté pour des sous gants en merinos (et de temps en temps à l’assurage, des gants de ski).
> J’avais prévu des chaufferettes à laisser dans les poches, mais elles m’ont été inutiles. Peut-être que sur des journées moins ensoleillées elles peuvent être une bonne option. Car la température idéale pour grimper en cascade reste 0 degrés, c’est pas les grosses chaleurs. Et en fonction des conditions, ça peut aussi mouiller, le froid est alors plus incisif.
> Si vous voulez éviter mon look improbable du casque surélevé par un gros bonnet, privilégiez un bonnet d’alpinisme 😉

Technique et premiers tests

Il est temps de passer à l’action… Je comprends vite que la cascade c’est physique… et que ne pas être au contact direct de la matière est assez perturbant. J’abandonne à mi-parcours de ma première montée ; à trop serrer mes piolets de peur de les lacher, j’ai des crampes dans les mains.

Le deuxième essai est un peu moins fastidieux. Je commence à comprendre la logique de grimpe. Bien monter les pieds en cramponnant la glace, pour ne pas tout tracter sur les bras ( logique mais pas si facile). Et garder les bras le plus tendu possible. Ensuite c’est le « swing » version cascade, pour aller crocheter les piolets grâce à un mouvement qui va du coude au poignet.
Le plus difficile reste alors de gérer son effort, en tentant de ne pas frapper comme un bourin, aussi bien avec les mains qu’avec les pieds.

EN PRATIQUE :
La position idéale à adopter est celle d’un triangle : les pieds bien écartés et les piolets assez proches. L’idée est de toujours être aligné sous ses piolets en grimpant, donc de se décaler en fonction.

Samedi – 14h : L’assurage en tête, comment poser des broches ?

Après une pause dej bien méritée, pour reposer un peu nos bras et nos jambes, Damien nous propose d’apprendre les techniques d’assurage en milieu naturel. Broches, crochet à lunule et abalakov n’auront bientôt plus de secret pour nous !

Car si les cordes sont déjà posées à la tour et nous permettent de grimper sans risque (en moulinette) ; en site naturel, il faut bien poser ses points pour s’assurer. Et pour cela on pose des broches. Des sortes de grosses vis, qu’il faut fixer dans la glace, pour y accrocher ensuite dégaines et cordes. Je laisse PETZL présenter ça en images, c’est plus parlant…

Mais j’ai pris conscience que cette étape est vraiment délicate et je n’ai pas réussi à poser une broche à une main… donc ça serait compliqué en condition réelle pour moi 😅.
Je vous passe le détails de la confection d’un relais ou d’une lunule. Mais si vous voulez connaître toutes ces bases techniques, encore une fois PETZL vous explique ici comment descendre en rappel sur abalakov 😉.

Après cette approche technique, nous repartons pour la dernière session de grimpe de la journée, qui se termine presque en nocturne ! Place ensuite au réconfort avec une soirée gourmande au refuge, version raclette…

Dimanche – 9h : Nouvelles conditions, nouvelle session de grimpe

Après une courte nuit, rythmée des ronflements de nos voisins de dortoir au refuge, c’est déjà toute courbaturée que je rejoins la tour de glace dimanche matin. Dos, bras et même mollets… tout est un peu endolori au réveil 😅 mais la motivation est toujours là !

Et c’est une toute nouvelle tour qui nous attend. Le froid de la nuit a permis de refaire de la glace. Finis donc les jolies marches déjà dessinées par les précédents grimpeurs pour cramponner facilement😳… aujourd’hui il faut « nettoyer » les voies pour planter les piolets, c’est-à-dire faire tomber tous les petits stalactites peu solides.

Le casque n’est pas de trop quand la glace tombe. Les débris sont bien coupants (on en a fait les frais).
Et cette matinée sonne la fin du stage pour moi, cette session finit de me cuire, les courbatures prennent le dessus 😅.

Dimanche – 14h : Initiation au dry tooling

Les plus résistants du groupe finissent cette deuxième journée par une initiation au dry tooling, la version sèche de la cascade de glace. Même matériel mais pas besoin de glace ; ici l’activité est entre l’escalade et l’alpinisme et se pratique en cramponnant soit sur une structure en bois agrémentée de prises soit sur du rocher.
La discipline s’est développée récemment et elle fait maintenant l’objet de compétitions internationales.
Le dry tooling finit d’épuiser tout le groupe et nous signons la fin de séance et de notre séjour d’initiation avec ce dernier test.

Les bonnes adresses

OÙ DORMIR ? OÙ MANGER
À Champagny-le-haut – Le refuge du bois

Un refuge pour apprécier les spécialités du coin : raclette, fondue, tartiflette… dans un joyeux décor fait de bric et de broc, qui permet de découvrir des antiquités d’équipements de ski !
Côté hébergement, c’est plutôt spartiate, vraie ambiance refuge avec des lits superposés en dortoirs.

OÙ DORMIR ?
A Planay – Les berges du Doron
Un studio tout équipé et refait à neuf avec goût, dans une bâtisse du village, avec un rapport qualité/prix imbattable. Seul bémol, prévoyez une petite laine pour le soir pour les plus frileux.

Une super expérience que j’ai beaucoup aimée. Mais une expérience qui m’a fait appréhender les risques de la pratique de la cascade de glace en milieu naturel, avec des manipulations un peu longues et fastidieuses. Si je renouvellerai, c’est sûr, la grimpe sur cette tour, je crois que j’aurais beaucoup plus de mal à tester en cascade naturelle. Ou alors en second, c’est certain 😅.

EN PRATIQUE :
Tour de glace . Champagny-le-haut
Accessible de décembre à mars/avril.
Initiations encadrées (50€) ou escalade en autonomie (10,5€) possibles.

Un grand merci à mon guide Damien Souvy et à mes camarades de jeu – Christine, Jessica, Loïck, Thierry et Thomas – pour leur bonne humeur et leur photos, qui me permettent d’illustrer ces quelques lignes.

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