Cela fait maintenant plusieurs mois que je ne me suis pas évadée pour un week-end (à mon grand désespoir). Mais je ne vous ai pas encore partagé tous les lieux que j’ai pu découvrir cet automne. Alors cet article sera l’occasion de revivre un bon moment passé dans « LE » musée à ne pas manquer lors de toute escapade aveyronnaise : le musée Soulages.
Une architecture hors norme
Depuis longtemps, je voulais visiter le musée Soulages, car je suis une grande amatrice d’architecture moderne. Et ce bâtiment m’avait interpellée quand je l’avais découvert à travers les nombreux reportages réalisés à l’ouverture du musée en 2014. D’ailleurs, les trois architectes espagnols du cabinet RCR Arquitectes ont reçu en 2017 le prix Pritzker pour la création de l’édifice, autant dire le prix Nobel de l’architecture.
Et on comprend quand on découvre le bâtiment ! Même s’il est immense et massif, il a un côté très aérien car il joue avec les lumières. Composés d’une alternance de lamelles d’acier oxydé à la teinte rouge sombre et de grandes baies vitrées, les volumes sont à la fois sobres et travaillés.
Les alternances de volumes, de matières évoquent déjà, je trouve, le travail de Soulages, qui joue sur les contrastes et la lumière. Les pièces intérieures sont aussi soit d’une extrême clarté, soit complètement noir, et donnent encore plus de profondeur au lieu.
J’ai vraiment été subjuguée par ce cadre ; il semble d’ailleurs être un lieu de vie pour de nombreux habitants qui profitent de l’immense parc attenant et du café bras (détail plus loin dans l’article). Le magnifique soleil lors de ma visite n’a pu que renforcer ce sentiment.
Soulages : un univers très varié
Pour celles et ceux qui ne connaissent pas encore son travail, Pierre Soulages est un artiste contemporain, né en 1919 à Rodez. S’il est connu pour ses toiles noires monumentales, j’ai été surprise de découvrir que Soulages utilisait de nombreuses techniques. Le musée abrite ainsi des sérigraphies, des eaux fortes, des estampes, des lithographies… et les inombrables essais préparatoires au projet magique des vitraux de l’abbaye de Conques.
Ses techniques sont multiples, mais au final, beaucoup de ses oeuvres m’ont parlé, et j’ai apprécié découvrir, toujours en fil rouge, ce jeu de matières, de textures, de relief et de lumière.
C’est la première fois, je crois, que la globalité du travail d’un artiste m’interpelle autant.
Un point d’orgue : l’outrenoir
Bien sûr, je ne peux pas nier que les tableaux noirs ont été le point d’orgue de cette visite. Ils n’ont de noir que le nom, et on comprend vite l’appelation « Outrenoir » qui leur a été donné.
Car ils sont tout sauf noir : les effets de matière, de textures, de symboles leur donnent des allures de doré ou d’argenté. Chacun s’amuse à bouger le long des toiles monumentales pour découvrir de nouvelles nuances. Il est assez difficile de décrire ses oeuvres dont les couleurs varient en permanence, alors qu’elles ne sont pourtant faites qu’à partir d’un seul pigment : le noir.
Ce qui m’intéresse, c’est la réflexion de la lumière sur les états de surface de cette couleur noire, états de surface qui varient.
Soulages
Où manger : Le café Bras
Accolé au musée, le café Bras s’inscrit dans la même ligne architecturale. Conçu par les chefs étoilés Michel et Sébastien Bras, il est toutefois accessible à chacun. On y retrouve en effet un restaurant gastronomique, mais aussi un café comptoir qui permet de grignoter sur le pouce. Et je vous avoue que le sandwich que j’ai mangé sur place était, de loin, le meilleur de toute mon existence !
Conques, musée à ciel ouvert
Conquise par le travail de Soulages, et intriguée par les recherches de matière des vitraux de l’abbatiale Sainte-Foy de Conques présentées dans le musée, j’ai complété mon escapade par un petit détour par Conques.
Ce village mériterait à lui tout seul une escapade, tant ses ruelles, ses maisons médiévales sont pleines de charme et semblent tout droit sorties d’une carte postale. Mais je n’ai malheureusement pas pu m’y balader comme je l’aurais voulu (une prochaine re-visite s’impose, elle est dans ma to do list de l’année), mais j’ai pu admirer les 104 vitraux réalisés par Pierre Soulages. Réalisés en 1994, ces vitraux contemporains se marient toutefois complètement avec l’édifice, qui date, lui, du 11e siècle. Là aussi, le monochrome est de mise, et c’est le travail de polissage su le verre qui définit les transparence et permet à la lumière d’être plus au moins filtrée.
Il n’est pas nécessaire de le redire. Je suis définitivement séduite par le travail de Pierre Soulages et par le musée qui lui est dédié. Plus de 500 oeuvres sont exposées, et j’aurais aimé en voir encore plus… Une petite reproduction a même rejoint la déco de mon salon, c’est vous dire comme cette visite m’a marquée !
plus d’infos : musee-soulages-rodez.fr