Il y a quelques semaines, j’ai passé un week-end dans l’Aveyron, à la découverte des environs d’Espalion. Je logeais dans les sublimes villas de Labro, et leurs propriétaires m’avaient conseillé la visite de l’atelier Laguiole Village pour découvrir le savoir-faire lié à ces couteaux si célèbres.
Laguiole Village, une histoire particulière
En poussant la porte de l’atelier Laguiole Village, je pensais découvrir une technique de fabrication. Mais j’ai découvert bien plus, avec l’histoire peu commune de Cathy et Francis. Car Laguiole village est née il y a 6 ans seulement. Après avoir travaillé dans l’aéronautique, Francis a tout quitté, pour rejoindre sa femme dans la création de leur atelier de création de couteaux. Une belle histoire d’amour et de partage ; et un amour de l’artisanat qui donne naissance à de magnifiques produits !
Un Laguiole 100% aveyronnais
Beaucoup d’ateliers de fabrication des lames de Laguiole sont situés à Thiers, dans le Puy-de-Dôme. Mais Laguiole Village fabrique la totalité de ces couteaux, sans aucune sous-traitance. Une visite de l’atelier, permet donc de découvrir toutes les étapes de fabrication : découpe, gravure, montage, ciselage et polissage.
Francis a su exploiter les procédés de ses expériences passées dans l’aéronautique pour la fabrication des couteaux de la marque. C’est donc la seule coutellerie aveyronnaise à utiliser une machine à jet d’eau pour la fabrication. L’alliance de l’eau et du sable à haute pression permet de découper les lames, les ressors et les platines.
Elle réalise, par ce procédé, les lames de nombreux couteliers de l’appellation Laguiole.
Des produits dans l’air du temps
La maison regorge d’idées, tant dans ses procédés de fabrication que dans ses modèles. L’abeille n’est ainsi plus soudée sur les couteaux, mais directement pressée sur le ressort. Cette technique est d’ailleurs brevetée, tout comme le couteau à double pompe de la marque.
Laguiole Village s’engage aussi à travers des créations spécifiques. En ce sens, la marque a mis en place un partenariat avec Jean-Louis Etienne, célèbre explorateur Français, en créant le couteau Antartica, dont une partie des bénéfices de vente participent à soutenir la prochaine mission de l’explorateur: Polar Pod.
Elle met aussi à l’honneur ses origines avec le couteau « Espalion » qui représente l’emblématique pont de la ville. Un produit qui s’est finalement décliné avec d’autres ponts célèbres, comme celui des arts de Paris, ou le Rialto à Venise.
Le Laguiole, un objet d’art
Chaque couteau est réalisé artisanalement, et certains sont de véritables oeuvres d’art. Quelques abeilles sortent ainsi du lot et sont dessinées et ciselées à la main. On dirait presque des cigales 🙂
Côté matériau, tout est possible. On peut même donner son bois, sa corne ou sa pierre, pour la réalisation d’une pièce qui nous ressemble. Quand j’ai appris cela, j’ai de suite pensé à un immense arbre qui a du être abattu il y a quelques années chez mes parents. Si j’avais su cela, je crois que j’aurais envoyé quelques morceaux pour donner une deuxième vie à cet arbre qui nous était si cher.
Et il est même possible de repartir avec un couteau en molaire ou en défense de mammouth.
Ces matériaux ne sont pas protégés et on en retrouve en quantité dans certaines régions de France et d’Europe, à quelques mètres sous terre. (les mammouths perdaient régulièrement leur dent)
La « petite » chose dans la main d’Anais est donc une dent de mammouth !
Une fois teintée, la dent de mammouth laisse apparaitre des nervures, comme on peut le voir sur les 2 couteaux ci-dessous.
Une visite très enrichissante, je ne peux que vous la conseiller si vous avez goût à l’artisanat. Cathy et Francis ne tarissent pas d’anecdotes et prennent plaisir à partager leur savoir-faire. Et autant vous prévenir, il est difficile de repartir les mains vides… J’ai de mon côté craqué pour un sublime tire-bouchon Laguiole wine, à offrir à mon papa.
Laguiole Village
Route de Laguiole . Labro . 12500 ESPALION
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